Textile & robotique : nouvelle alliance stratégique sino-turque
Textile & robotique : nouvelle alliance stratégique sino-turque

Sewera Global Tekstil Makineleri AŞ, coentreprise entre l’entrepreneur turc Temel Kamiloğlu et le géant industriel chinois Supreme Intelligent Technologies Co., ambitionne de transformer la Turquie en un pôle régional de production et de technologie. Temel Kamiloğlu, président de la société, a souligné que la position stratégique de la Turquie et la qualité de sa main-d’œuvre qualifiée en font une base régionale idéale. « Nos partenaires adoptent une vision de long terme pour la Turquie. Nous allons désormais apporter au secteur textile turc les solutions technologiques avancées de la Chine, dans des conditions adaptées aux besoins locaux », a-t-il déclaré.
Sewera Global Tekstil ne cible pas uniquement la Turquie, mais également les investisseurs turcs opérant en Égypte, au Maroc, en Serbie, en Ouzbékistan, dans les Balkans et dans les Républiques turciques. Kamiloğlu a ajouté : « Partout où les investisseurs turcs sont présents, nous y serons aussi. La Turquie deviendra un hub pour Supreme. Les machines à coudre et les systèmes robotiques seront expédiés vers les pays voisins à partir d’ici. »
La stratégie de l’entreprise va au-delà de la création d’une nouvelle marque : elle vise à fournir aux industriels turcs des technologies de haute qualité à des coûts compétitifs. Kamiloğlu a expliqué : « Cette initiative ne concerne pas seulement le présent, mais aussi l’avenir. Nous croyons au potentiel industriel de la Turquie et nous rendrons accessible la transformation technologique dont le secteur a besoin. »
Les premières expéditions en provenance de Chine ont déjà quitté les sites de production, et le démarrage complet des opérations en Turquie est prévu pour le début de l’année 2026. Sewera Global prévoit d’introduire sur le marché des solutions innovantes, notamment des machines à coudre de pointe, des systèmes d’entrepôts intelligents et des robots industriels.
Supreme Intelligent est reconnue comme l’un des trois principaux fabricants chinois de machines à coudre industrielles et détient plus de 900 brevets.
« Nos partenaires chinois croient également aux fabricants turcs »
Malgré les difficultés rencontrées par le secteur textile, Kamiloğlu s’est montré confiant quant à la résilience de l’industrie de l’habillement en Turquie : « Le secteur de l’habillement traverse une période difficile, mais il dispose du savoir-faire, de l’expérience et de la capacité de production nécessaires pour résister. Nos partenaires chinois croient eux aussi aux capacités des industriels turcs. »
Selon Kamiloğlu, l’investissement de Supreme en Turquie ne se limite pas à une logique de vente ; il s’inscrit dans un modèle économique de long terme intégrant la production locale et le transfert de technologie. Certains composants des systèmes robotiques pourraient même être fabriqués localement.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre un secteur aussi stratégique »
Kamiloğlu a également attiré l’attention sur les pressions pesant sur la rentabilité et la compétitivité de l’industrie de l’habillement : « Ce secteur figure parmi les contributeurs les plus essentiels à l’économie nationale. Pourtant, les exportateurs subissent une pression considérable en raison de la volatilité des taux de change, des taux d’intérêt élevés et de la hausse des coûts. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre un secteur aussi stratégique. »
Il a conclu en soulignant que le développement de la Turquie repose sur l’industrie manufacturière et que le soutien à des secteurs à forte valeur ajoutée, tels que le textile, est indispensable pour assurer une durabilité économique à long terme.
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Source : Textilegence, 21 novembre 2025. Article traduit par Advantis Conseils Turquie.










