Lettre d'Information Turquie - Décembre 2020



29-12-2020

Sans nul doute, la pandémie de coronavirus marquera à jamais l'année 2020. Avec un impact planétaire, cette épidémie qui sévit depuis un an maintenant, a frappé de plein fouet toutes les économies du monde et a bouleversé les habitudes sociales et professionnelles de chacun. Les mesures adoptées pour endiguer la propagation du virus et atténuer les pressions sur les systèmes de santé ont eu de graves conséquences sur l'économie mondiale, une économie qui sera marquée par une contraction sévère cette année, qui enregistrera même la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale selon certains spécialistes.

En Turquie, l'année 2020 s'achève sur une note économique positive : tout d'abord grâce à un taux de croissance de 4,5% au premier trimestre de l'année, seul pays du G20 avec l'Inde à avoir enregistré une croissance positive sur cette période, puis avec un rebond spectaculaire de 6,7% au troisième trimestre par rapport à la même période en 2019 qui fait suite à une chute de près de 10% au second trimestre.

Après la baisse de l'activité au printemps, la progression observée sur juillet-septembre en Turquie s'avère sans équivalent parmi les pays du G20, Chine compris. Néanmoins, au vu des reconfinements partiels en cette fin d'année, un quatrième trimestre plus difficile se dessine pour l'économie turque dont le PIB repose majoritairement sur la consommation. En effet, face à la recrudescence du nombre d'infections et de décès liés à l'épidémie enregistré ces dernières semaines, la Turquie a fait le choix d'un durcissement des mesures de restrictions en mettant en place début novembre un couvre-feu en semaine (de 21h00 à 05h00) et un confinement complet les week-ends. Ces restrictions seront également en vigueur pour le réveillon du nouvel an, avec un confinement à partir du jeudi 31 décembre à 21h00 jusqu'au lundi 04 janvier à 05h00.

Mais les estimations de croissance pour la Turquie restent malgré tout encourageantes, les analystes maintiennent en effet leur pronostic d'une croissance, même minime, sur l'ensemble de l'année 2020 à l'inverse de la plupart des pays émergents, accompagné d'une reprise rapide dès 2021 avec des prévisions de croissance estimées autour de 4-5%.

Enfin, on notera que l'épidémie n'aura pas freiné les décisions d'investissements des industriels étrangers en Turquie, investissements qui se sont intensifiés en cette fin d'année comme le montre les articles de cette dernière Lettre d'information de l'année. Force économique mondiale se hissant désormais parmi les plus grandes puissances internationales, la Turquie est un Etat situé au carrefour des voix d’approvisionnement énergétique et disposant d’une position d’interface entre Europe, Asie et Afrique.

Son emplacement géostratégique, son attractivité démographique et sa résilience économique séduisent les investisseurs étrangers qui y voient de plus en plus un marché alternatif à la Chine dans un contexte de diversification des modes d'approvisionnement liés à l'épidémie. Enfin, le nombre d'incitations à l'investissement recensé sur la période janvier-novembre 2020 en Turquie, 30% supérieur par rapport à la même période en 2019, confirme l'attractivité économique du pays.